Régulièrement lors de mes prestations, des clients me posent des questions et me demandent s’ils ont bien compris les nuances des régimes alimentaires qui tournent autour du végétal. Ces principes intriguent et ne sont donc pas évidents pour tout le monde.
J’ai donc décider de rédiger ce lexique pour clarifier ces différentes notions de « qui mange quoi ? ».
Dans cet article je vais essayer de rester factuelle. Je ne cherche pas la polémique sur le bien fondée ou non de telle ou telle alimentation, et ne cherche pas non plus à faire de prosélytisme, mais juste à dresser un tableau des modèles existants.
Je précise également que pour moi l’alimentation ne devrait pas relever d’une étiquette. Si vous connaissez mon approche de la nourriture, vous savez qu’à mes yeux, chacun mange ce qu’il veut tant que c’est en pleine conscience, avec gourmandise et sans contraindre les autres ou les culpabiliser (la moquerie est une forme de culpabilisation).
Les végétariens
Les végétariens ne consomment pas de chaire animale. Ils mangent des sous-produit animaux, c’est à dire les œufs, le lait, le miel, le fromage…
Vous noterez que j’ai bien précisé « chaire animale » et non pas « viande ». Cette indication est très importante, car on trouve entend et lit encore trop souvent une fausse croyance à propos du végétarisme.
Je vais prendre un exemple concret croisé il n’y a pas longtemps sur les réseaux sociaux pour illustrer mon propos.
Nos amis québécois ont lancé une campagne qui s’appelle « lundi sans viande ».
Voici ce qui est dit sur leur site internet www.lundisansviande.net « La campagne a pour but de conscientiser et motiver un maximum de Québécois(es) à remplacer, chaque lundi, leurs repas de viande par des mets à base de végétaux (légumineuses, noix et graines, céréales (riz, pâtes, etc.), légumes, fruits). » On comprend donc que cette campagne a pour objectif d’encourager le végétarisme et la consommation de végétaux à la place de la viande.
Il y a peu de temps j’ai pu lire une publication d’un restaurateur « Nous participons au lundi sans viande. » Il y avait les hashtag de circonstance « #tropfier » « #vegetarianfood ». A première vue, c’est une bonne nouvelle pour le végétarisme et cette cause. Seulement voilà, le plat était de la sole. La sole est un poisson. Ce plat n’était donc pas végétarien. Et il ne répondait pas du tout à la campagne « lundi sans viande », même si en effet il n’y avait pas de viande au sens stricte du terme.
Cet exemple propage donc l’idée reçue suivante : « les végétariens ne mangent pas de viande ».
C’est en partie vraie. En effet, les végétariens ne mangent pas de viande, puisqu’ils ne mangent pas de chaire animale. Mais en fait, les végétariens ne mangent aucun animal, y compris les poissons, les crustacés, les mollusques, les insectes etc…
Vous avez peut être croisé deux autres expressions autour du végétarisme. Il s’agit des personnes qui se définissent comme ovo-lacto végétarienne ou pesco-végétarienne.
Il s’agit de deux sous régimes. A titre personnel j’estime que chacun mange ce qu’il veut, et qu’il n’y a pas d’intérêt à vouloir porter impérativement une étiquette. Toutefois comme ces expressions peuvent revenir régulièrement dans la littérature autour du végétarisme, je vais les décrire dans ce lexique et je vais expliquer pourquoi à mon sens, elles n’ont pas lieu d’être.
Le régime ovo-lacto végétarien
Les personnes se définissant comme ovo-lacto-végétariennes suivent un régime végétarien dans lequel elles incluent les œufs et les produits laitiers.
En regardant la définition du régime végétarien vous voyez qu’il répond déjà à cette définition. Les végétariens consomment (ou pas s’ils ne le souhaitent pas) du lait et des œufs. Voila pourquoi, je pense que cette précision n’a pas lieu d’être.
J’apporte une nuance à ces propos s’agissant de deux autres étiquettes.
Les ovo-végétariens.
Ces personnes revendiquent de ne pas consommer de chaire animale ET de ne pas consommer de produits laitiers. En revanche elles consomment des œufs.
Les lacto-végétariens.
Ces personnes revendiquent de ne pas consommer de chaire animale ET de ne pas consommer d’oeufs. En revanche elles consomment des produits laitiers.
Ces deux derniers types d’alimentation sont donc plus restrictifs que le régime végétarien initial.
Le régime pesco-végétarien ou pescétarisme.
Les personnes se définissant comme pesco-végétariennes suivent un régime végétarien et mangent du poisson.
La définition de végétarisme exclut de manger toute forme de chaire animale. Je peux comprendre que l’on puisse vouloir indiquer que l’on ne mange pas de viande. Mais pourquoi vouloir absolument entrer dans la case du végétarisme, alors qu’il existe un terme adéquate pour exprimer ce régime alimentaire : le « pescétarisme.
Le pescétarisme n’oblige pas à manger du poisson à tous les repas. Il indique que la personne ne consomme pas de viande.
La notion de « pesco-vegetarisme » est souvent réfutée par les personnes végétariennes, parce qu’elle véhicule l’idée que les végétariens peuvent manger du poisson, ce qui n’est pas le cas. Ce régime véhicule l’idée reçue que j’évoquais dans mon explication sur le végétarisme.
Les végétaliens
Les végétaliens ne consomment ni chaire animale, ni sous produit animaux. Ils ne consomment donc que des végétaux ou des produits issus des végétaux.
Ce régime est donc plus restrictif que le régime végétarien.
A l’heure actuelle, beaucoup de recettes traditionnelles peuvent tout a fait être végétalisée, y compris dans la pâtisserie. Ce qui rend cette alimentation toute aussi gourmande et variée qu’une nourriture traditionnelle.
Pour conclure :
On entend encore beaucoup de mise en garde sur les conséquences de régimes sans protéine animale.
L’un des discours les plus répandus est celui des fameuses « carences » engendrer par ces régimes. Comme pour tous les modes d’alimentation, des assiettes variées et diversifiée permettent de ne manquer de rien. Il existe à travers le monde de nombreuses personnes qui vivent et se nourrissent exclusivement à partir de végétaux et sont en parfaite santé.
On peut également constater que de nombreuses personnes consommant de tout, montrent également des carences.
Chaque organisme est différent et nécessite des apports nutritionnels différents, ce fait est l’un des facteurs à prendre en considération lors du choix de ce que l’on met dans son assiette.
Vous cernez mieux à présent ce que signifie le végétarisme, le pescétarisme et le végétalisme. Dans cet article je me suis focalisée sur les notions relatives au régime alimentaire et à ce que l’on retrouve dans les assiettes de chacun. Toutefois ces définitions recoupent également souvent des notions beaucoup plus larges, comme la philosophie ou l’éthique qui feront l’objet d’un autre article.