Qu’est ce que la cuisine Zéro Déchet

Le zéro déchet a le vent en poupe depuis quelques années. Qu’est ce que c’est ? C’est une philosophie, voire même un mode de vie qui consiste à vouloir produire le moins d’impact environnemental possible dans son quotidien.Ce mode de vie ZD (abréviation de zéro déchet) s’applique à tous les pans de notre quotidien.

Quand j’ai créé Dellectable, je voulais que mon entreprise reflète les valeurs qui m’anime au jour le jour. Parmi ces principes, vous le savez, le respect de l’environnement tient une grande place. Cuisiner local et de saison c’est bien, je dirai même que c’est la base. Mais le faire en limitant son impact et donc la production de ses déchets, c’est mieux.

Récemment, on m’a demandé si je pouvais animer un atelier culinaire Zéro Déchet pour une collectivité et je me suis rendue compte qu’avant toute chose il fallait que je définisse ce qu’était la cuisine Zéro Déchet selon mes critères. En effet, pour beaucoup elle se résume à « acheter en vrac ». Mais en réalité cela va beaucoup plus loin.

Cet article me permet donc de faire l’état de lieux de ce qu’est à mon sens la cuisine zéro déchet et de comment je l’applique chez moi et dans mon laboratoire. Voici donc les 6 points qui la caractérisent.

1. Privilégier les achats sans emballage

Je commence par ce point-là parce qu’il est le plus connu et le plus médiatisé. J’ai remarqué que les achats avec emballages sont surtout issus de deux catégories. D’abord les achats intempestifs de soir de flemme de cuisiner, et ensuite les achats de tous les jours prévus dans les courses.

Lutter contre la flemme du jeudi soir et l’achat intempestif de produits fini.

Tous les produits finis sont emballés. Et souvent qui dit produits finis, dit également « produit industriel », dans ce cas-là ils sont même suremballés.
A titre personnel, je cherche encore la solution pour lutter contre les soirs où je n’ai pas envie de cuisiner. (Et oui, ça m’arrive comme tout le monde). Comme je n’ai pas encore trouvé la solution, j’ai décidé de mettre en place des solutions de contournements.

La solution la plus facile à mettre en place, est celle qui consiste à cuisiner en plus grande quantité lors d’un autre repas et à congeler le surplus pour les soirs de grande fatigue. C’est ce qui m’a permis de sauver un certains nombres de soirées.

Il existe une autre solution : faire ses menus. Fini le casse-tête du « on mange quoi ce soir ? ». Vous le savez déjà, c’est même affiché sur le frigo. Je viens de tester une méthode pour aller même encore plus loin, le batchcooking, pour en savoir, c’est par là.

Favoriser les achats en vrac quand c’est possible.

C’est le deuxième point. Qui dit achat sans emballage, dit achat en vrac. Les épiceries et les rayons vrac fleurissent dans toutes les villes de France. Vous n’êtes pas obligés d’abandonner votre petit commerçant que vous adorez, certains acceptent la démarche et peuvent vous servir dans vos propres contenants. Alors demandez leur, vous serez surement surpris de leur réponse.
Enfin ne vous laissez pas berner par les sirènes du marketing. Acheter en vrac c’est bien, mais pas à n’importe quel prix. N’oubliez pas de comparer les prix au kilo, certains n’hésitent pas à augmenter les prix sous prétexte de l’effet de mode.

2. Moins de gâchis alimentaire

Le gâchis alimentaire est l’un des fléaux de notre société. Pour diminuer cette perte, 3 principes s’offrent à vous.

Ne pas confondre DDM et DLC.

Le rapport de France Nature Environnement sur le sujet est assez alarmant. Selon lui 20 % de cette perte relève de la mauvaise appréciation entre la DDM (date de durabilité minimale anciennement DLUO) et la DLC.
En résumé la DDM correspond à « de préférence avant le ». Il n’y a pas de danger à consommer le produit après la date indiquée, toutefois le fabricant ne garantit pas qu’il garde toutes ses qualités. La DLC quant à elle correspond au « à consommer avant… ». Dans ce 2ème cas vous ne pouvez plus consommer votre produit après la date indiqué. Les laboratoires d’analyse du fabricant on estimé qu’il y avait un risque sanitaire possible, une fois la date dépassée.

Même les épluchures peuvent se consommer

On a souvent tendance à croire que certaines parties des légumes ou de viande sont bonnes à jeter à la poubelle et que l’on ne peut rien en faire.
Pourtant, souvent lorsque l’on voyage on se rend compte que ce qui est un déchet pour moi, ne l’est pas forcément pour quelqu’un d’autre. . Et dans le milieu de la cuisine on considère que tout peut être utilisé.
En regardant un peu différemment ses épluchures ou les os de ce poulet, on peut alors prendre conscience qu’ils peuvent servir de base pour les fameux bouillon et « fonds » de sauce qui font la richesse de la gastronomie française.
Et si vous n’êtes pas trop sauce traditionnelle… vous pouvez revaloriser vos épluchures en chips de légumes et les fanes des carottes en pesto par exemple.

Savoir gérer les restes alimentaires

C’est peut être la partie la plus difficile. Souvent lorsqu’il y a des restes alimentaires, c’est parce que l’on a pas su doser sa faim. C’est une science assez ardue qui varie d’une personne à l’autre et d’un repas à l’autre. Dans ces cas là j’ai plusieurs stratégies.

La première consiste à me dire que je vais délibérément prévoir moins. Dans ce cas-là j’ai une solution de repli si finalement j’avais encore faim, il s’agit souvent d’un légume cuit que je peux consommer le lendemain au repas de midi s’il m’en reste ou d’une crudité. Vous pouvez également prévoir de manger du fromage, ou un dessert qui vous permettra de combler la petite faim qu’il reste.

La deuxième consiste à regarder sur pinterest ou demander à Google ce que je peux faire avec « un reste de riz », « un reste de pâte ». Les idées fourmillent sur les sites et les blog. Salade, arancini, tourte, tarte, cake… la liste est longue. Pensez à y jeter un coup d’oeil avant de directement envoyer le tout à la poubelle.

3. Moins de gaspillage énergétique

Ce poste est souvent délaissé. Mais la démarche zéro déchet se veut global. Les dépenses énergétiques sont donc également prises en compte. Même si l’électricité est de plus en plus verte, la consommation ne fait que grandir. Adopter des habitudes permettant les économies d’énergie, c’est également faire du bien à son portefeuille.

L’idée générale est d’optimiser l’utilisation des sources de chaleur. Pour cela on peut cuisiner plusieurs plats en même temps, ou profiter d’un four encore chaud pour cuire une autre préparation qui nécessite une température moins élevée.

4. Eliminer le jetable et le remplacer par du durable

Saviez vous qu’il existait de plus en plus d’alternatives durables à des produits du quotidien jetable ? Ces alternatives existent également pour la cuisine.

Voici quelques idées pour remplacer les produits dit « d »hygiène » :

  • le papier cuisson : une matière grasse (beurre ou huile) dans un moule ou sur une plaque de cuisson.
  • le papier film : un bocal en verre ou une charlotte lavable en toile cirée.
  • les essuies tout : des serviettes en tissu.
  • les éponges : des tawashi (et ainsi vous trouvez une nouvelle utilité à un vieux T shirt!) ou les luffa (des courgettes séchées qui ressemblent un peu à des coraux).
  • le papier aluminium… j’avoue je ne l’ai quasiment jamais utilisé donc si vous avez une idée de pourquoi il faudrait utiliser de l’aluminium je serai ravie de vous donner des idées pour vous dire comment moi je ne l’utilise pas pour cela.

5. Composter ce qui est valorisable

Le compostage est un véritable cadeau de la nature. Aujourd’hui poubelle, demain engrais naturel pour enrichir les sols et permettre la production de nouveaux légumes.

Le compostage reste l’un des meilleurs moyens pour revaloriser les déchets dits « humide » dans la cuisine. Idéal pour les déchets alimentaire, il peut se pratiquer à la campagne lorsque l’on a un jardin, ou bien en ville grâce aux bacs collectifs. Vous pouvez même le pratiquer sur votre balcon grâce au lombricompostage. La plus grande question étant « mais que faire le composte produit ? » C’est la grande question, je rêve d’un monde où l’on pourrait enfin le récolter et le donner à ceux qui en ont besoin.

Et si vous le pouvez, pensez aux poules. La plupart des personnes que je côtoie et qui ont des poules me font cette remarque « non mais tu parles de compostage ! Mais nous on aimerait bien ! Mais les poules nous prennent tout ! »… Peut être que cela peut répondre à la problématique du dessus « Faites vous des amis qui ont des poules ! » (ah ah ah!)

6. Favoriser le recyclage s’il y a des emballages.

Mon dernier conseil pour cet article. Il existe un proverbe

« le meilleur emballage est celui qui n’existe pas ».

Parfois, il n’est pas possible de faire sans emballage. Dans ce cas là, privilégier ceux qui sont recyclables.
Le recyclage n’est pas une solution magique, contrairement à ce que certaines politiques veulent nous faire croire. Il n’est pas la réponse ultime, mais dans un monde imparfait il peut dépanner.
Vérifier quels matériaux sont recyclables dans votre commune, car la liste n’est pas la même de partout.

 

J’espère avoir pu vous apporter quelques pistes de réflexions grâce à cet article. Voilà ma vision de la cuisine zéro déchet. Ce sont ces principes que je mets en œuvre, dans ma cuisine privée ou avec Dellectable.

2 réponses sur “Qu’est ce que la cuisine Zéro Déchet”

    1. Merci Jill 🙂 J’espère que l’article sera utile à certaines personnes pour leur permettre d’avancer dans la démarche ou pour satisfaire leur curiosité !

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