Etre flexitarien une approche subtile de son assiette

Qu’est ce que signifie etre flexitarien. Après t’avoir donné 5 bonnes raisons de consommer moins de viande je voulais revenir sur le flexitarisme.

« Etre flexitarien » est dit  à toutes les sauces. Catalogué négativement par certains, utilisé à l’extrême pas d’autres. La réalité est entre les deux.

Pour certains c’est même devenu une façon politiquement correcte de dire « en fait je mange de la viande ». Comme si on devait se justifier et s’excuser de ce que l’on mange.

Alors pour bien comprendre ce qui se cache derrière cette notion j’ai décidé d’en faire un article.

Etre flexitarien c’est manger moins de viande ou de poisson

Depuis 2018, on peut officiellement être flexitarien. En effet, le mot fait désormais parti du dictionnaire Larousse. Quel soulagement ! Voici la définition qu’il donne :

« flexitarisme n.m. . Mode d’alimentation principalement végétarien, mais incluant occasionnellement de la viande ou du poisson. »

La définition est relativement claire et concise. Etre flexitarien ou flexitarienne c’est ne pas faire de la viande  ou du poisson le centre névralgique de son alimentation. La nuance réside dans ce que l’on entend par le mot « occasionnellement ». Cette notion un peu floue qui renvoie à la libre appréciation de chacun.

En fouillant un peu plus, le dictionnaire nous explique que le synonyme « d’occasionnellement » est « exceptionnellement ». Il faut donc entendre par là « de façon exceptionnelle ». C’est à dire « qui sort de l’ordinaire » ou « qui constitue une exception ».

Oui, mais c’est combien ? Dès lors, on peut en conclure qu’est flexitarien celui qui mange de la viande en de rares occasions. Et en terme de quantification je dirai qu’à minima il s’agit de quelqu’un qui mange des protéines animales moins d’1 fois tous les 2-3 jours, voire même 1 fois par semaine maximum.

J’ai découvert le mot « flexitarisme » il y a quelques années, à l’époque j’étais végétarienne. Une étude suisse venait d’être menée. Selon eux une personne flexitarienne était quelqu’un qui ne mangeait pas de viande au moins lors d’un repas sur les 3 repas quotidiens. A l’époque, je m’étais dit « ok, en fait c’est tout le monde alors ?  »

Flexitarien ou  omnivore ?

Oui il y a bien une différence entre ces deux termes. Déjà parce que le mot omnivore se réfère plutôt à la capacité physiologique du régime alimentaire, alors que le flexitarisme s’interroge sur la façon dont on se nourrit.

L’homme est omnivore. Certains ne sont pas d’accord avec cette affirmation, ils se basent sur des similitudes entre notre appareil digestif et celui des herbivores. Ces études et comparaisons sont très intéressantes. Néanmoins pour l’instant la thèse la plus commune est encore celle de l’omnivorisme. L’homme a donc la capacité physique d’assimiler de la viande.

Entre alors en considération la conscience. Est ce que sous prétexte que je peux, je dois le faire ? Vaste débat philosophique. Et c’est sur ce terrain là que vient jouer le flexitarisme.

Oui comme n’importe quel être humain, un flexitarien est un omnivore, mais il fait le choix d’un régime alimentaire diversifié basé majoritairement sur le végétal en se laissant à titre exceptionnel la possibilité de consommer de la viande ou du poisson.

Un premier pas vers le végétarisme ?

Récemment j’ai lu sur Slate que le flexitarisme n’était pas une fin en soi mais une transition vers le végétarisme. La déclaration était un peu orientée, puisqu’elle venait d’un membre de l’association L214 (association luttant pour la cause animale).

Pour ma part je suis moins catégorique. Oui peut être qu’à force de diminuer sa consommation de viande ou de poisson, un flexitarien va finir par devenir végétarien. Mais peut être pas. Et est-ce si grave ?

Oui en effet, quand on défend la cause des animaux, il semble logique que le flexitarisme ne soit qu’une étape dans son parcours. Une transition en douceur.

Pour autant, je suis partisane de l’instant présent. Il y a certains sujets où je n’aime pas me projeter. L’alimentation en fait parti.

Vous l’avez compris, faire des plans sur la comète ce n’est pas trop mon truc. Aujourd’hui flexitarienne et demain ? Et bien on verra demain. Chacun son chemin, chacun son rythme. L’important c’est de le faire en conscience.

Etre flexitarien ce n’est pas  faire le jeu du lobby de la viande

L’article de Slate dont je te parlais précédemment répondait à une campagne de communication d’InterBev, le lobby de la viande.

La campagne était assez bien faite. Le message était le suivant : si tu manges de la viande, tu es flexitarien. Ainsi si tu fais attention à manger de la viande de qualité, peu importe la quantité que tu en consommes, tu es flexitarien.

L’assimilation est assez facile, dans un pays où la consommation de viande est  une tradition. Tellement ancrée au plus profond de nous, que toute personne qui ose manger différemment, est suspectée d’être en train de juger, celui ou celle qui mange de la viande.

Bien sûr que la notion de flexitarisme, est une aubaine pour quiconque défend la consommation de viande. Dans une époque où l’on sait l’impact que les élevages de la filière de la viande ont sur l’environnement. Bien sûr que s’engouffrer dans la brèche du « moins mais mieux » était un coup de génie publicitaire.

Peut être qu’on devrait dire merci à InterBev pour avoir rendu le mot « cool », et surtout pour l’avoir fait découvrir. Attention toutefois ! Comme toute personne intéressée, le lobby de la viande ne dit que ce qui l’arrange (et c’est un peu le jeu ma pauvre Lucette).

Le flexitarisme est un régime alimentaire qui se base sur un régime végétarien. Là où les idées se rejoignent c’est la volonté de mettre du « mieux » dans les exceptions à ce régime végétal.

C’est là où le flou entre en ligne de compte, qu’elle est la fréquence de consommation de viande acceptable ? Mais tu le sais en lisant la définition du dictionnaire. C’est une exception. La consommation de viande n’est pas habituelle.

Etre flexitarien c’est surtout se laisser le choix et l’assumer

Voila le coeur du message à mon sens. Ne pas vouloir s’enfermer dans une étiquette, assumer que oui on se laisse la possibilité. Même si on peut ne jamais l’utiliser.

Se laisser le choix de pouvoir manger ce que l’on veut, sans que personne ne vienne nous jeter des cailloux. C’est ne pas culpabiliser sur son alimentation parce qu’on ne correspond pas à l’image qu’on aimerait donner.

Mais c’est aussi se laisser le choix de ne pas être végétarien et de ne pas rentrer en conflit avec ses amis ou ses proches qui font de leur nourriture une affaire personnelle. Parce que ce n’est QUE de la nourriture.

Etre flexitarien, c’est peut être l’une des façons de diminuer la dissonance cognitive. Cette rupture entre ce que l’on voudrait être et ce que l’on est en vrai. Cette rupture qui peut amener à des comportements excessifs et à l’explosion des bombes émotionnelles.

 

Si tu me demandes ce que je mange, je suis flexitarienne. Et en écrivant cet article je me rends compte à quel point j’aime cette étiquette. Et même si un jour je ne mange plus que du végétal, je pense la garder. Parce qu’elle permet de rassembler tout le monde sans clivage. Sans opposition. Personne ne se sent agressé ou jugé. Et à notre époque c’est plutôt précieux.

decouvrir le flexitarisme - etre flexitarien

 

 

 

 

2 réponses sur “Etre flexitarien une approche subtile de son assiette”

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